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Boycott de l’Aïd al adha : la réponse des éleveurs de moutons

La polémique autour du boycott de l’Aïd el-Kébir dans le Gard et dans l’Hérault se poursuit par la voix des éleveurs de moutons cette fois, mis en cause par les responsables musulmans locaux, dont ils dénoncent les « allégations » sur une « prétendue spéculation ».
Selon Driss El Moudni, président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) Languedoc-Roussillon, le prix des agneaux peuvent grimper jusque 280 euros au moment de l’Aïd. Faux, répondent les éleveurs. « L’an dernier, la chambre d’agriculture et le syndicat des éleveurs ovins du Gard, ont organisé une vente directe d’agneaux à Alès pour la fête de l’Aïd à un prix de 180 € à 220 € par animal, frais d’abattage compris » a déclaré Luc Hincelin, producteur de moutons et responsable de la filière élevage de la Chambre d’agriculture, cité par Midi Libre.
Cette année, « un agneau vivant de 50 kg se vend de 200 à 230 euros. Il faut ajouter environ 15 à 20 euros de frais d’abattage. (…) Ce qui met le prix de revient à environ 10 € le kilo », assure Luc Hincelin. « C’est bien la preuve que les allégations qui circulent sur une prétendue spéculation de la part des éleveurs professionnels sont fausses », poursuit-il.
Le représentant des éleveurs dénonce, de son côté, des « circuits de revendeurs opportunistes » qui profitent de l’Aïd pour importer des lots de moutons à cette période de forte demande, et en tirer un maximum de profit. « Ces circuits de revendeurs opportunistes mobilisant trois ou quatre intermédiaires, les prix peuvent grimper très facilement, bien au-delà des prix du marché » déplore Luc Hincelin, cité par Midi Libre.
En outre, « ces animaux sont parfois dépourvus des documents d’identification et de circulation obligatoires que tout éleveur professionnel est tenu de fournir pour les animaux qu’il revend », contrairement aux éleveurs de moutons locaux. Le coût élevé des animaux incite de plus en plus de fidèles à dédier l’argent de leur sacrifice à l’étranger.

Grande-Bretagne : une députée dans la tourmente après avoir participé à une action de boycott d'Israël

Il ne fait pas bon boycotter, en paroles et en actes, les produits israéliens en provenance des territoires occupés illégalement, lorsque l’on s’appelle Shabana Mahmood, que l’on est d’origine saoudienne, et que l’on a fait une percée fulgurante dans le sérail politique britannique, jusqu’à siéger dans le temple législatif en tant que députée travailliste.

Sa détermination reste inébranlable même face à l’adversité qui se déchaîne contre elle, la jeune parlementaire de 34 ans, représentant la circonscription de Birmingham Ladywood, où elle a grandi après que sa famille, tout droit arrivée de Taëf, en Arabie saoudite, y ait élu domicile, ne regrette pas sa récente irruption dans un supermarché local, aux côtés d’autres militants pro-palestiniens, afin de protester contre la commercialisation honteuse de marques et produits issus d’un Etat criminel.

Première femme musulmane élue à la Chambre des Communes, Shabana Mahmood, auréolée d’un titre de gloire qui a fait sauter les verrous d’un bastion du conservatisme, essuie depuis un feu nourri de critiques de la part des dirigeants des communautés juives du royaume, mais aussi des caciques de son propre parti, qui jettent le discrédit sur elle, sans toutefois la faire plier.

« Honteux », « Comportement extrêmement irresponsable », « une provocation indigne visant à exacerber les tensions », « une action préjudiciable allant à l’encontre de la politique du Parti travailliste », qui selon son porte-parole très remonté « ne tolère pas les boycotts d’Israël », c’est peu dire que Shabana Mahmood s’est attirée de fortes et tenaces inimitiés après son coup d’éclat jugé très politiquement incorrect…

Touchée, mais ne s’avouant pas vaincue, la députée travailliste a affronté cette levée de boucliers en campant sur ses positions, inconditionnellement pro-palestiniennes  : « Ma position sur le boycott des produits des colonies illégales – précisément parce que les colonies elles-mêmes sont illégales –  reste inchangée, et même si cela représente une divergence de vue majeure avec mon parti, dont je respecte par ailleurs la ligne politique générale », a-t-elle déclaré, tandis que Vivian Wineman, la fulminante présidente du Conseil des députés juifs britanniques, la descendait en flèche : « Cette canaille cherche à embraser les esprits, et c’est irresponsable ! ».

Simon Johnson, le bras droit de Vivian Wineman, a poussé le bouchon plus loin en exigeant un mea culpa de la part de la députée marquée au fer rouge de la sédition : « Il est tout à fait inapproprié pour un membre du Parlement de promouvoir le désordre public qui a contraint un supermarché à fermer. Elle doit présenter des excuses publiques« , a-t-il martelé à tous les micros.

Un exercice obligé pour ses détracteurs à la dent dure, auquel Shabana Mahmood, sous la pression, s’est finalement pliée, mais à sa manière, tout en nuances, en réaffirmant son engagement pro-boycott, tout en appelant à poursuivre le combat pacifiquement. Reste à savoir si ce grand écart ne s’avérera pas trop périlleux, quand on attend d’elle qu’elle montre patte blanche…