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Un an après Lampedusa, plus de 3 000 morts

L’Italie a commémoré, vendredi 3 octobre, le drame de Lampedusa survenu un an auparavant, au large de l’île italienne du même nom. Au moins 366 personnes avaient péri noyées. La tragédie avait suscité l’émotion en Europe et reste à ce jour l’une des plus meurtrières qu’ait connues la Méditerranée.
Le 3 octobre 2013, un bateau de pêche transportant plus de 500 migrants, érythréens pour la plupart, a pris feu avant de couler au large de Lampedusa. Parti deux jours avant de Tripoli, en Libye, avec environ 500 personne à bord, le bateau a subi une panne de moteur et du fioul se serait déversé sur le pont. Un migrant a tenté de prévenir des secours en mettant le feu à une couverture. Mais son geste a créé un mouvement de panique à bord. Des migrants se sont jetés à l’eau, d’autres se sont précipités à l’autre bout du bateau qui a chaviré avec, à son bord, des centaines de personnes piégées dans les cales.
La situation ne s’est pas vraiment améliorée depuis. Depuis le début de l’année 2014, 165 000 clandestins ont traversé la Méditerranée, contre 60 000 en 2013. Et selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 3 000 d’entre eux sont morts en tentant de rejoindre les côtes européennes.
Mis en place par l’Italie à la suite du drame de Lampedusa, le dispositif Mare Nostrum a permis de secourir environ 140 000 personnes en un an. L’idée était d’améliorer le sauvetage en mer au moyen de bateaux patrouillant désormais en permanence. Jusqu’alors, c’était plutôt des opérations de contrôle qui étaient menées.
Mais l’Italie devrait abandonner ce dispositif de sauvetage, qui lui coûte entre 6 et 9 millions mensuels, dès le mois prochain. Elle a demandé de l’aide aux autres pays européens à plusieurs reprises, estimant que le coût de Mare Nostrum ne devrait pas reposer sur ses seules épaules. Le pays, saturé, ne disposera bientôt plus d’espaces d’accueil pour les réfugiés toujours plus nombreux qui arrivent, en raison de l’augmentation des conflits au Moyen-Orient et dans la Corne de l’Afrique.
Le dispositif Mare Nostrum a en outre été détourné de son objectif initial, les passeurs profitant que les migrants soient sauvés pour en envoyer encore plus. La situation chaotique de la Libye contribue aussi à ce que plus de candidats tentent leur chance, alors que les frontières étaient avant verrouillées par Kadhafi.
L’opération Triton devrait succéder à Mare Nostrum mais sera dotée de moins de moyens. Les dispositifs européens se succèdent depuis des années sans réels résultats. De nombreuses associations réclament l’ouverture de voies légales d’accès à l’Europe car une bonne partie de ces migrants ont fait des demandes d’asile. Or, pour demander l’asile en Europe, il faut avoir rejoint le territoire européen… Amnesty International a d’ailleurs récemment pointé la responsabilité de l’Europe dans les drames de l’immigration.

Inde et Pakistan : des centaines de morts dans des inondations

Les pluies torrentielles de la mousson au Pakistan et dans le nord de l’Inde ont fait plus de 300 morts, ont annoncé dimanche 7 septembre les autorités des deux pays. La plupart des morts ont été causées par des glissements de terrain, des effondrements de toit et des électrocutions, dans les régions du Penjab et du Cachemire, à cheval sur la frontière.
L’armée a été déployée dans les deux pays pour participer aux opérations de secours et venir en aide aux populations piégées par la montée soudaine des eaux. Les personnes piégées par les eaux se sont parfois réfugiées sur les toits des habitations ou ont grimpé aux arbres, et les ponts et les moyens de communications des zones touchées par les inondations ont été détruits.
En Inde, 175 morts ont été recensés, et déjà 20 000 personnes ont été secourues. Le Premier ministre indien Narender Modi a qualifié la situation de « désastre de niveau national », tandis que les médias indiens évoquent « les pires (inondations) en six décennies ».
Narender Modi a offert l’aide de son pays aux Pakistanais vivant à la frontière, alors que les deux pays sont ennemis. Au Pakistan, le bilan atteint 193 morts, durant les trois derniers jours. Le Premier ministre Nawaz Sharif a promis une mobilisation totale pour aider la population en détresse.
Depuis quatre ans, le Pakistan subit des inondations meurtrières à chaque mousson. En 2010, le pays avait été le théâtre d’une crise humanitaire majeure, après que les pires inondations de l’histoire du pays eurent causé la mort de 1 800 personnes et affecté 21 millions de Pakistanais.