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Allemagne : Les manifestations anti-Islam gagnent du terrain


Les ” manifs du lundi ” ont commencé il y a quelques mois. Au début ils étaient quelques centaines maintenant ce sont des milliers de personnes qui défilent contre la présence des musulmans en Allemagne et contre l’Islam en général.
Le mouvement Pediga en français  ” Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident “ a fait de la stigmatisation du musulman son cheval de bataille. A l’image du mouvement anglais islamophobe EDL, le PEDIGA rassemble dans ses rangs des hooligans, des néo-nazis mais également des néo-conservateurs sionistes.
A Dresde la dernière manifestation a ameuté près de 10000 personnes. Les incendies criminels de foyers de migrants et de mosquées se sont d’ailleurs multipliés durant cette année. Un scénario qui a débuté en France et qui risque de s’amplifier.
En effet, les médias français qui se sont régulièrement fait écho des appels à la haine anti-musulmans tels que ceux proférés par Eric Zemmour ont une grande part de responsabilité dans la montée des exactions contre les musulman-e-s et leurs édifices religieux.
Malheureusement comme en France, la réaction des politiques allemands n’est pas à la hauteur et tend à banaliser ce genre de comportements violents et islamophobes.

Angela Merkel condamne les manifestations anti-islam en Allemagne


La chancelière allemande a condamné, vendredi 12 décembre, « avec la plus grande fermeté » les manifestations « anti-islamisation » qui se déroulent en Allemagne depuis plusieurs semaines, principalement à Dresde, dans l’est du pays.
« Il n’y a pas de place en Allemagne pour la haine religieuse, quelle que soit la religion d’appartenance », a déclaré la porte-parole d’Angela Merkel, Christiane Wirtz. « Il n’y a pas de place en Allemagne pour l’islamophobie, l’antisémitisme, la xénophobie ou le racisme », a-t-elle insisté.
Un groupe baptisé « Européens patriotes contre l’islamisation du pays » (Pegida) organise depuis quelques semaines des « manifestations du lundi », calquées sur celles qui ont conduit à la chute du régime communiste de l’ex-RDA. Pegida, emblématique de cette mouvance populiste, a récupéré le slogan de l’époque, « Nous sommes le peuple ». Lundi dernier, il a crée la surprise en réunissant 10 000 personnes à Dresde (et 9 000 contre-manifestants), en surfant notamment sur les fantasmes quant à l’influence de l’islam dans les société européennes.
Les manifestations hostiles aux étrangers et aux musulmans se sont multipliées au cours des dernières semaines, alors que l’Allemagne est la principale destination d’immigration en Europe. Des rassemblements organisés ou soutenus par des mouvements d’extrême-droite ou néonazie, qui ont regroupés jusqu’à plusieurs centaines de personnes, ont été organisés à Düsseldorf, Würzburg, Rostock, Bochum ou Munich.
Pour le professeur en sciences politiques Hajo Funke, ces manifestations ont pour objectif « de faire naître du ressentiment, de désigner un ennemi ». Cet appel à se défendre « contre l’islamisation du pays » fait écho aux croisades et à la propagande nazie, analyse Hajo Funk, cité par l’AFP. La multiplication des manifestations anti-islam a même fait dire à Rainer Wendt, président du Syndicat des policiers allemands, que de nombreux participants « ont échoué dans leur vie et leur travail et projettent sur les autres leurs propres échecs. Ils cherchent des bouc-émissaires ».
Les autorités allemandes s’alarment de la montée d’une vague de populisme, et de sentiments islamophobes et antisémites dans le pays, d’autant que sa population vieillit, et que, dans les années à venir, l’Allemagne aura besoin d’immigrants pour éviter une crise démographique. La condamnation d’Angela Merkel survient en plein débat sur l’immigration outre-Rhin.