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France : Une plainte pour exiger la fin d'Exhibit B, jugé raciste


La mobilisation contre l’exposition Exhibit B ne fléchit pas. Il prend même une tournure judiciaire. Un collectif d’artistes a annoncé, lundi 8 décembre, le dépôt d’un référé en vue d’obtenir l’interdiction de l’installation de l’artiste sud-africain Brett Bailey au théâtre 104, dans le 19e arrondissement de Paris. Exhibit B y est programmé jusqu’au 14 décembre.
Cette annonce intervient après une série de manifestations visant à exiger la déprogrammation de l’exposition, qui était d’abord installé au théâtre Gérard-Philipe, à Saint-Denis, du 27 au 30 novembre. Le dernier rassemblement en date s’est déroulé, dimanche 7 décembre, devant le 104 et a rassemblé entre 100 et 200 personnes.
Les organisateurs d’Exhibit B se défendent de tout racisme et invoquent « la liberté d’expression » pour maintenir le spectacle. Ils ont de ce fait obtenu le soutien de plusieurs associations telles que la Ligue des droits de l’homme (LDH), la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).
« L’art doit être libre de contribuer à la lutte contre ce fléau, et que nul ne saurait interdire à un artiste de représenter la souffrance qui en résulte, dès lors qu’il n’en fait pas l’apologie », ont-elles affirmé dans un communiqué conjoint le 21 novembre. « Nous affirmons qu’il n’est pas admissible de faire un procès d’intention à l’artiste au motif qu’il est blanc, la lutte contre le racisme étant universelle », ont ajouté les associations.
Pour leur part, les détracteurs d’Exhibit B maintiennent leurs accusations de racisme face à des tableaux vivants où ne sont présents que des figurants noirs enfermés dans des cages. « Non, l’argent public ne doit pas financer un zoo humain ! », lit-on d’une pétition contre l’exposition qui a rassemblé plus de 20 000 signatures à ce jour. « La liberté d’expression n’est pas une justification suffisante pour que nos centres culturels soutiennent de telles horreurs », martèle le collectif d’artistes. De nouveaux rassemblements sont appelés à se tenir pour maintenir la mobilisation.

Israël : une loi pour interdire la libération de prisonniers palestiniens

Non échangeable, non négociable. Une loi votée lundi 3 novembre par le Parlement israélien empêchera désormais la libération de certains prisonniers palestiniens en vertu d’accord politique ou d’échange de prisonniers. Le texte permettra aux juges d’assortir les condamnations pour meurtre de « circonstances extraordinairement graves », a précisé un porte-parole de la Knesset.
C’est cette future catégorie de prisonniers que le gouvernement ne veut pas voir libres. Voté par 35 voix contre 15, le texte, déjà approuvé par le gouvernement Netanyahou en juin, ne sera pas rétroactif. Ayelet Shaked, la députée du parti ultranationaliste Foyer juif à l’origine de la loi, affirme qu’elle doit empêcher de remettre en liberté des « terroristes ». « La libération massive de terroristes dans le cadre d’accords diplomatiques est une moquerie à l’égard des Israéliens, tout comme le sont les remises de peine en faveur des meurtriers », a-t-elle justifié.
Des « terroristes » qui « doivent mourir en prison » pour le chef du parti Foyer juif. « Cette loi permet de restaurer la morale dans la politique menée par Israël envers les terroristes, qui doivent mourir en prison, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent », s’est félicité Naftali Bennet, également ministre de l’Economie.
La loi vise en réalité à satisfaire l’extrême droite israélienne, indignée par la libération de 78 prisonniers au cours du cycle de négociations infructueuses mené par John Kerry, en 2013 et 2014. « Tout accord politique implique un échange de prisonniers qui ont pris part au conflit », souligne Nitzan Horowitz, député du parti d’opposition Meretz. « Si cette loi avait été appliquée dans le passé, Gilad Shalit n’aurait pas été libéré », rappelle-t-il. Le soldat franco-israélien avait été échangé contre un millier de prisonniers palestiniens en 2011.
La veille, la Knesset étudiait un projet de loi facilitant le processus de conversion au judaïsme. Il prévoit notamment l’augmentation du nombre de tribunaux de conversion. S’il est adopté, des milliers d’immigrants parmi les 364 000 Israéliens déclarés « sans religion » pourraient être reconnus comme juifs.