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Calais : « On les tue ? On les noie ? », la terrible situation des migrants

Dans une interview pour La Voix du Nord, la maire UMP de Calais, Natacha Bouchart, annonce qu’elle compte proposer la création d’un nouveau centre pour migrants. Le centre en question pourrait accueillir 400 personnes, et nécessite l’aval du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Calais, la réalité qui dérange

Natacha Bouchart, dépitée, glisse alors qu’ « on ne peut pas fermer les frontières, de toute façon, on est dans l’Europe ! Qu’est-ce qu’on fait ? On les tue ? On les noie ? ». Elle expliquait également qu’elle ne pouvait faire « un pas dans Calais sans croiser un habitant qui se plaint de la présence des migrants ». « Face aux guerres et aux conflits internationaux, les flux continueront d’augmenter » ajoute-t-elle, résignée.

Mme Bouchart envisage même de faire alliance avec son homologue, le maire de Lampedusa en Italie : « j’aimerais aller sur place, rencontrer le maire et qu’on fasse pression sur l’Europe pour être aidés ».

Malgré tout, le gouvernement français reste très prudent. En effet, l’ouverture d’un centre pourrait créer un point de convergence des migrants, dont les élus se passeraient bien. La lutte contre l’immigration clandestine est d’ailleurs une problématique bien réelle y compris dans le gouvernement de François Hollande, puisque M. Cazeneuve a récemment affirmé que 155 réseaux avaient été démantelés de janvier à juillet, et 1378 personnes interpellées.

En octobre 2013, cette même élue avait demandé aux Calaisiens sur Facebook de « signaler » les squats de migrants : « Il ne faut pas hésiter à laisser un mail sur cette adresse : securitesquatcalais@gmail.com lorsque vous voyez des no borders (des militants qui viennent en aide aux migrants) ou des migrants s’implanter illégalement dans une maison ». Plus tard, elle avait affirmé avoir simplement voulu « un peu bousculer, ou provoquer un peu tout le monde, pour que les services du gouvernement puissent prendre en compte notre problématique ».

Harcèlement

En juillet dernier, le camp de Calais avait été démantelé par les forces de l’ordre sur ordre du tribunal administratif de Lille. Depuis la fin du mois de mai et l’évacuation par la police de trois camps abritant quelque 650 personnes, plusieurs centaines de migrants s’y étaient installés faute d’alternative.

« Ça a commencé vers 6 heures. J’étais à l’intérieur, les flics sont arrivés, ils ont bloqué toutes les sorties, ont utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher les gens de s’enfuir » a déclaré à l’AFP Céline, bénévole. Une quinzaine de cars stationnaient sur place pour emmener les migrants. Christian Salomé, président de l’Auberge des migrants, témoignait également : « Une vingtaine de femmes et une dizaine d’enfants dormaient sur le site ces derniers jours. Les migrants viennent de pays en guerre (Irak, Syrie, Afghanistan, Soudan). C’est très grave que tout se soit passé hors de vue. On a été repoussé à plusieurs centaines de mètres », expliquait-il.

La plupart seront placés en centre de détention administrative, attendant de pouvoir éventuellement bénéficier d’un statut de réfugiés. D’après Jean-François Corty, « c’est un aveu de faiblesse. Aucune solution d’accueil n’est mise en place. On laisse les conditions se dégrader dans les camps pour pouvoir les fermer au motif de la situation sanitaire. Dans quelques jours, les mêmes migrants seront de retour et il faudra encore une fois, tout recommencer à zéro ».

Le 02 août dernier, vers 3h du matin, sept individus ivres étaient entrés dans le campement des migrants du quartier de Cleunay, à Rennes. Ils avaient proféré des insultes racistes en vandalisant les parties communes et les réserves de nourriture, à l’aide de bâtons. Ils ont également menacé les habitants, dont un qui témoigne s’être entendu dire : « Crevez comme des porcs, vous qui vivez comme des chiens ». Une plainte a été déposée contre X  pour menace en raison de la « race », la préfecture de Rennes affirmait quant à elle qu’il ne s’agit que d’un « incident de voisinage ».

Pour rappel, l’association Esprit Solidaire vient régulièrement en aide aux migrants de Calais. Repas chauds, matériel et même une mosquée sous forme de chapiteau, vous pouvez les soutenir sur leur page Facebook.

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