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Deux juifs mis en examen pour « coups et blessures volontaires » avec dimension raciste

 

La police avait été appelée le 7 septembre pour une rixe dans le centre de Saint-Mandé, commune cossue à l’est de Paris. A son arrivée, une trentaine de jeunes « de confession juive », selon une source judiciaire, s’étaient dispersés.
Trois adolescents, dont deux d’origine algérienne, avaient ensuite déposé plainte pour agression. Dans un premier temps, la justice était restée prudente sur les motivations de l’agression.
Dimanche, le parquet de Créteil a annoncé la mise en examen de deux mineurs juifs pour « coups et blessures volontaires » avec la dimension raciste comme circonstance aggravante. Un troisième jeune, majeur, est convoqué le 4 novembre devant le tribunal de grande instance de Créteil pour sa « participation à un attroupement en vue de commettre des violences ».

Calais : rassemblement raciste et dérapages néo-nazis


Dimanche 7 septembre, ce sont entre 150 et 300 personnes qui se sont rassemblées à l’appel du collectif « Sauvons Calais », afin de dénoncer la présence des migrants dans la ville. Le mois dernier, nous évoquions la situation dramatiques de ces hommes, femmes et enfants qui affrontaient la précarité et le harcèlement dans la ville de Calais, ville portuaire de liaison avec l’Angleterre voisine.
La maire UMP Natacha Bouchart annonçait alors qu’elle proposait au gouvernement la création d’un centre pour migrants, qui permettrait de regrouper au même endroit la distribution de repas de vêtements et de soins, ainsi qu’un accès à des douches et à l’eau potable.

Indignation ou fascisme ?

Le collectif « Sauvons Calais » a principalement réuni des membres de l’extrême-droite, parfois venus de loin pour scander des slogans très violents. « Foutons-les dehors », pouvait-on lire sur une des pancartes, tandis qu’une autre associait la présence des migrants à « l’insécurité, l’insalubrité, le désastre économique ».
Le slogan « On est chez nous » était repris tout au long du rassemblement, tandis qu’Olivier Roulier, du Réseau Identitaire, affirmait devant la foule : « C’est bien ça qui rend ma colère joyeuse aujourd’hui, c’est que de Brest à Vladisvostok et de Calais à Lampedusa, c’est que le peuple se lève pour dire non à l’invasion de notre continent ». Pire, Thomas Joly du Parti de la France (fondé par Carl Lang, ancien du FN) affirmait ensuite que « l’avenir du monde blanc est remis en cause ».
Concernant l’éventualité d’un nouveau centre, il ajoutait « Oui, nous voulons un camp. Un camp d’enfermement et d’expulsion des étrangers vers leur pays d’origine ».
Le journaliste britannique Peter Allen, présent au moment des faits, a tweeté de nombreuses photos où l’on aperçoit clairement une partie des manifestants en plein salut nazi. Et pourtant, le leader du collectif Kevin Reche avait commencé son discours en indiquant n’être « ni raciste, ni nazi ». « Pour moi, la manifestation s’est bien passée dans l’ensemble, le peuple calaisien se mobilise. Je n’ai pas vu de racisme. Je n’ai rien vu de choquant », ajoutait-il.

Yann Capet, député socialiste et conseiller municipal d’opposition, regrette que la manifestation n’ait pas été interdite. « J’avais hélas raison en demandant l’interdiction de la manifestation de Sauvons Calais à qui on a laissé envahir la place de la mairie. Je regrette d’avoir été le seul élu à le faire et de l’étrange passivité de Madame le Maire. (…) Saluts hitlériens, T-shirts nazis, discours haineux, racistes, outranciers de leaders et militants de plusieurs factions d’extrême droite. Ce n’est pas Calais, cela ne représente pas les calaisiens et surtout pas ceux, qui légitimement, expriment leur lassitude au regard de la situation calaisienne par rapport aux réfugiés, sans haine, ni racisme », déclarait l’élu dans un communiqué. Yann Capet indique également avoir été menacé de mort par des militants d’extrême-droite et réfléchit à porter plainte.
Jacky Hénin, conseiller municipal d’opposition (PC), déplore que Natacha Bouchart n’ait « pas été capable de faire interdire un rassemblement de gens qui tiennent des propos ségrégationnistes. C’est accepter que le racisme ait pignon sur rue ».
Pour l’instant, Mme Bouchart n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Elle menaçait dernièrement de « bloquer le port de Calais » si Londres n’apportait pas son aide.