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Dr Zouhair Lahna, Daech et l’impossible aide humanitaire au Maroc


En ce mois de novembre 2014, Il a été prévu que j’entame un travail d’identification et de formation de jeunes agents de santé communautaires dans le Moyen Atlas, mais le spectre Daech en a voulu autrement !!
Je ne savais pas que Daech enfanté à Fallouja en Iraq allait me poursuivre à Gaza, en banlieue parisienne et même dans les montagnes de l’Atlas marocain. Au nom de folles rumeurs sur Daech et de la sécurité, le gouverneur a interdit à toutes les ONG marocaines de développement qui œuvrent dans les montagnes de l’Atlas relevant de son autorité au profit des populations paupérisés, d’effectuer leurs activités.
Il n’y a aucun écrit bien entendu, mais c’est ce qui m’a été rapporté par les responsables associatifs m’obligeant à annuler le voyage de la sage femme formatrice qui devait m’accompagner, comme si c’était facile de trouver des personnes volontaires à venir passer du temps en ce début d’hiver dans les montagnes froides et humides et offrir gracieusement leur expérience et leur savoir-faire.
Nul n’est prophète en son pays … C’est bien connu, mais je persiste à souhaiter faire mon possible afin de diminuer les péripéties des femmes en couches, de préserver leur santé et leur dignité et ce quelque soit leur statut social. Et surtout les plus modestes et fragiles d’entre elles en milieu rural. Après avoir fait le constat amer des accouchements en surnombre et forcément dans de mauvaises conditions dans les CHU et les Hôpitaux Régionaux, et le constat surréaliste d’absence de garde de nuit et week-end dans presque tous les hôpitaux provinciaux faute de personnel et de volonté politique, je me suis permis de proposer des solutions pratiques pour faire fonctionner les seconds 24h sur 24 et par conséquent désengorger les premiers.
Hélas, le délégué médical de la même région, représentant de l’autorité médicale a balayé ma suggestion d’un revers de main sans oublier de saluer mon dévouement pour mon pays. J’avais essuyé le même camouflet en 2002 dans la région de Tiznit. Douze années plus tard, je voulais me convaincre à une évolution des mentalités… je peux toujours rêver !!
Avec ténacité, je ne souhaite pas abandonner et surtout continuer à laisser des responsables, irresponsables, prendre en otage les plus modestes parmi les marocains. Notre association partenaire a signé un accord avec le ministère de tutelle pour effectuer des actions au profit des femmes de la région. Et c’est dans le cadre de cette action bien nommée ‘’maternité sans risques’’ qu’on souhaitait entamer notre travail dans les douars et les maternités de proximité en attendant de trouver une solution pour un bon fonctionnement de l’hôpital provincial évitant ainsi les transferts coûteux et les engorgements des CHU et des hôpitaux régionaux.
L’arrêt des actions de notre association partenaire comprend également l’interdiction de distribution de denrées alimentaires pour l’hiver au profit de quelques 500 familles d’orphelins. Des denrées d’une valeur de 2500 DH (220 euros environ) comprenant de la farine, sucre, huile, boîtes de sardines etc. aidant ainsi des familles vivant en extrême pauvreté à se nourrir pour six mois, voire plus. Pour se chauffer sous ces hautes altitudes, les gens hibernent avec leurs animaux dans les mêmes pièces recevant ainsi la chaleur dégagée par ces derniers. Je vous laisse deviner les conditions de vie et cette extrême pauvreté.
La saison des pluies a commencé au Maroc et dès mon arrivée au soir du 4 novembre 2014, le son du tonnerre et des orages ont eu raison de mon sommeil au milieu de la nuit et m’ont retiré pour de bon l’envie de me rendormir jusqu’à l’aube. Je ne pouvais m’empêcher de penser à ces pauvres familles enclavées et leur devenir. A ces veuves qui ne trouveront pas de quoi nourrir leurs enfants après s’être habituées à un semblant de dignité pour ne pas tendre la main. Devrait-on encore nous taire et regarder ailleurs ?
Et si cet abandon de la société de ses plus faibles était le principal générateur de tous les extrémismes. Que ce soit Daech, bien que l’acronyme ne soit pas (encore) adapté au Maghreb ou le nihilisme qu’on perçoit de plus en plus surtout chez les jeunes qui observent impuissants l’arrogance d’une élite qui se dit musulmane.
Les états même riches et développés se font aider par les associations et les ONG pour subvenir aux besoins de leur population fragile ou fragilisée de façon durable ou passagère. Il existe bien les soupes populaires ou les Restos du Cœur en plein Paris, comme des maraudes au profit des femmes précaires sans que ceci ne retire quoique ce soit à la souveraineté de la France. Bien évidemment, l’Etat et ses représentants se doivent de veiller à la sécurité de la population, mais pas en les affamant sans avoir la possibilité d’offrir des services de suppléance.
La gestion sécuritaire dans les pays arabes a enfanté le printemps sanguinaire et meurtrier qu’on est en train de vivre. Les ressentiments ont pris racines et ont été nourris par les agents zélés de cette gestion. Les doués d’intelligences devraient lire les événements et les cartes, se demander pourquoi tant de nos jeunes après avoir brûlé leur passé et leur avenir en se noyant dans les chimères de la Méditerranée, se mettent à partir en nombre pour l’Iraq et le Levant caresser un autre rêve pour se consumer ? Et si Daech est devenu sous la bienveillance des médias dominants un ogre qui fait peur dans l’inconscient collectif mondial, il ne faut surtout pas oublier d’étudier les raisons de sa genèse, son développement et son attirance.
Quant au gouverneur sécuritaire qui a conduit la prière d’Aïd Al Adha (Fête du Sacrifice) en empêchant les orphelins de réjouir comme ses propres enfants (l’association pourvoit également au mouton du sacrifice en sus des provisions), il est judicieux de se rappeler l’histoire du Prophète Ibrahim (Abraham) et sa rencontre avec le détenteur du Pouvoir, comme elle a été contée dans le Coran. Ibrahim a dit à ce dernier : Allah donne la vie et la mort, le Roi a rappliqué moi aussi, je donne la Vie et la Mort (Et il a emmené deux prisonniers et fait exécuter un et libérer l’autre), Ibrahim avec son esprit lumineux n’est pas entré avec le Roi dans la diatribe de destinée, mais il lui a tout simplement dit : Allah fait surgir le soleil du Levant, peux-tu le faire surgir du Couchant ?
L’injustice enfante les frustrations et le jusqu’au boutisme. Les solutions sécuritaires d’une part et le saupoudrage d’autre part ne résoudront rien. Bien au contraire, ils augmenteront les ressentiments. Ne pas laisser les personnes et associations de bonne foi et surtout celles qui ont prouvé leur abnégation et efficacité à aider et colmater les brèches d’une société en souffrance est tout simplement du suicide politique.
Le don de soi et le don en nature a pour vertu l’apaisement de celui qui reçoit et l’humanisation de celui qui donne. Essayez Mr le gouverneur et vous verrez !!

Gaza : une reconstruction impossible à cause de matériaux inaccesibles


La reconstruction de la bande de Gaza suite aux attaques israéliennes peine à se concrétiser. La bonne volonté ne manque pas ni même la main d’oeuvre mais les matériaux nécessaires sont interdits à Gaza, alors que l’accord du cessez-le-feu les promettait.

Reconstruire des habitations… mais sans ciment

Les habitants de la bande de Gaza disposent de dons alimentaires et vestimentaires. En effet, comme le souligne le site Info Palestine, les camions de marchandise ont l’autorisation d’entrer à Gaza, contrairement aux autres véhicules transportant des matériaux de reconstruction.
Nombreux sont les gazaouis qui attendent avec impatience des sacs de ciment, ces sacs qui leur permettront de reconstruire leurs maisons ainsi que celles de leur famille et amis. Un habitant de la ville a fait part de son désespoir face à cette situation : « Si nous attendons l’aide de la communauté internationale, mes enfants devront subir les 10 prochains hivers ». L’homme doit faire face à une situation d’urgence car l’hiver approche à grands pas et sa famille n’a toujours pas de toit.
Le gazaoui a ensuite ajouté : « Oui, le cessez-le-feu est une bonne chose, il stoppe les massacres, mais nous voulons reconstruire nos maisons. Je ne peux pas regarder mes enfants devoir geler en hiver ». En effet, bien que les attaques ont cessé, il n’empêche que la reconstruction demeure impossible. Pourtant, l’accord du cessez-le-feu prévoyait la reconstruction des habitations.
Israël empêche les camions de ciment d’entrer à Gaza, privant ainsi les gazaouis de toit. Un chauffeur de camion a affirmé : « Rien n’est entré ici qui concerne de près ou de loin des matériaux de construction ». Les promesses du cessez-le-feu ne sont tenues qu’à moitié. Or, les habitants de Gaza ont plus que besoin de cette reconstruction matérielle.

Un appel pour récolter 427 millions d’euros

Hier, les autorités palestiniennes ainsi que l’ONU ont lancé un appel international dans le but de récolter 427 millions d’euros. D’après le quotidien Le Figaro, le coordinateur des opérations humanitaires de l’ONU James Rawley, a déclaré qu’à Gaza « la crise est loin d’être finie ».
L’appel aux dons a été effectué pour répondre aux besoins immédiats mais cette somme ne suffira pas sur le long terme. C’est ce qu’explique James Rawley, affirmant que les 427 millions d’euros « ne suffiront que pour quelques mois et ne sont pas une solution ».
En effet, la bande de Gaza a besoin d’une réelle sécurité physique et financière sur le long terme. La situation actuelle est donc loin de cet objectif, notamment car les matériaux de reconstruction demeurent inaccessibles malgré l’accord passé, laissant des milliers de gazaouis sans logement. « Il faut des changements drastiques dans la bande de Gaza (…) avant toute chose, un cessez-le-feu continu, une levée totale du blocus et une solution politique » a déclaré James Rawley.
Israël bien qu’ayant accepté de laisser les matériaux de reconstruction passer la frontière, n’a toujours pas respecté cet engagement. Les autorités prétextent craindre que ces matériaux ne soient utilisés pour leur nuire. Trahir sa parole tout en se victimisant : n’est-ce pas là une des spécialités de l’Etat sioniste ?