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Gaza – Palestine : plus qu’un accord, une « victoire » relative

Après cinquante jours de combats qui ont causé la mort de plus de 2’100 victimes du côté palestinien, un cessez-le-feu « définitif » est intervenu ce mardi soir entre le représentant de la bande de Gaza, le Hamas, et l’état sioniste d’Israël. Il semblerait que l’accord ait été conclu au terme des négociations au Caire qui avaient lieu depuis plusieurs semaines.

Compromis

Cet accord prévoit notamment l’allègement du blocus maintenu sur Gaza depuis 2007, année de l’élection du Hamas. Le passage d’aide humanitaire et de matériel de construction est prévu, et la zone de pêche au large de la côte devrait être élargie. De son côté, le Hamas s’est engagé à cesser les tirs de roquettes. Après la condamnation des Nations unies en 2009, le blocus s’était déjà sensiblement allégé via l’ouverture du point de passage de Rafah pour certaines denrées non-militaires en 2010, puis plus largement par l’Égypte suite à la révolution en 2011.

Dans un mois, les négociations devraient également traiter de la construction d’un port et d’un aéroport exigés par le Hamas, ainsi que de la démilitarisation de la bande de Gaza, exigée par Benyamin Netanyahu. Ces points restent très sensibles, tant les positions des deux ennemis sont figées.

Les États-Unis ont déclaré soutenir « totalement » cet accord, tandis que le secrétaire général de l’ONU a souhaité qu’il soit « durable » et ouvre la voie à un « processus politique ».

Entre joie et rancune

Si de très nombreuses scènes de liesse étaient visibles dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés jusque dans le camp palestinien de Yarmouk en Syrie, le scepticisme était plutôt de mise en Israël.

En effet, le journal tunisien Al Chorouk a publié dans son intégralité un rapport qui aurait fuité du cabinet d’Amos Harel, conseiller sécuritaire et expert des questions militaires pour le journal Haaretz. Le rapport ferait état du nombre réel de soldats tués ou blessés au sein de Tsahal, bien au-dessus des déclarations officielles du gouvernement. On y parle exactement de 497 soldats et de 113 officiers israéliens tués, et de 879 soldats et 362 officiers gravement blessés.

Une partie de la population israélienne se sent lésée, estimant que l’IDF n’a pas « fini le travail » et que le Hamas n’a rien perdu de sa « dangerosité ». Le premier ministre israélien s’est d’ailleurs bien gardé de soumettre au vote l’accord de cessez-le-feu, craignant la contestation générale.

Le Hamas a gagné en crédibilité

Si Benyamin Netanyahu peut se vanter de n’avoir pour l’instant libéré aucun détenu palestinien, il estime également avoir infligé une défaite militaire au Hamas. Autre point de satisfaction également, Israël va encore et toujours contrôler ce qui pourra entrer dans la bande de Gaza. Pourtant, des généraux israéliens affirmaient que conquérir le centre-ville de Gaza aurait coûté au moins « 1’000 morts » à l’armée israélienne…

Pour le Hamas, la victoire est certaine. Khaled Meshal (l’un des responsables) s’exprimait dernièrement depuis Doha (Qatar) et affirmait que Gaza ne sera « jamais démilitarisée ». Sur le plan international, le parti a largement gagné en crédibilité. Clairement identifié comme l’armée de défense de la bande de Gaza, le parti politique au pouvoir n’est plus aussi facilement qualifié de « terroriste » par les médias.

« Il est un fait majeur sur lequel le gouvernement Netanyahu se garde bien d’insister publiquement : pour la première fois, Israël s’est entendu avec le gouvernement palestinien sur un processus de mesures de confiance dont le Hamas et le Djihad sont parties prenantes », affirme Tzvi Barel du journal Haaretz. « Bien que les négociations aient été indirectes, il s’agit ici clairement d’un accord panpalestinien avec Israël. Autrement dit, Israël, contraint et forcé, a de facto reconnu le gouvernement d’unité palestinienne et le fait que la question de Gaza et celle de la Cisjordanie ne peuvent plus être disjointes. Bref, Israël, quoi qu’en disent ses dirigeants, vient de reconnaître le Hamas et les autres groupes armés comme parties intégrantes de l’entité politique palestinienne, avec laquelle il faudra bien reprendre à l’avenir des négociations plus larges », a-t-il ajouté.

Khaled Meshal affirme également : « Nous n’avons pas de problème avec le Judaïsme en tant que religion. Notre problème c’est l’occupation, le colonialisme et l’agression ».