Programmes de diffusion sur MouslimRadio

Actuellement, en direct sur Loading ...


Australie : le « jour des mosquées » pour répondre aux préjugés


Afin de répondre aux préjugés concernant l’Islam, des musulmans australiens de la ville de Brisbane ont décidé de mettre en place un « jour des mosquées ». Le principe est simple : durant cette journée, les portes des mosquées demeurent ouvertes afin d’informer la population au sujet de l’Islam et de sensibiliser toute personne aux principes de notre religion.
Le porte-parole de la communauté musulmane du Queensland, Ali Kadri, a expliqué cette initiative : « Nous voulons  instaurer un « Jour des Mosquées » dans notre région, au cours duquel tous nos voisins, de toutes religions, seront accueillis chaleureusement pour une visite guidée riche en enseignements qui se prolongera par des échanges interreligieux renforcés et permanents », des propos relevés par le quotidien local Brisbane Times.
L’objectif est donc de répondre à la curiosité de chacun vis-à-vis de l’Islam mais également de déconstruire les idées reçues  qui subsistent au sujet des musulmans. C’est en ce sens que Ali Kadri a confié : « Nous voulons que nos concitoyens non-musulmans viennent dans nos mosquées pour voir que parmi les fidèles, il y a des médecins, des ingénieurs, des avocats, des enseignants, qui concilient harmonieusement l’accomplissement de leur devoir religieux et leur vie sociale. Il n’y a rien de mystérieux, ni de suspect là-dedans, contrairement à ce que sous-tend l’ignorance dans laquelle on maintient les gens. » En effet, cet événement s’inscrit dans le contexte actuel visant à diaboliser les musulmans et à les assimiler au statut de « terroristes ». Or, le « jour des mosquées » organisé par les australiens se veut être une réponse à ces accusations mensongères qui parcourent la terre et s’ancrent progressivement dans les esprits.
Ce genre d’initiative est à encourager et à développer autant que possible car n’oublions pas que la haine ressentie envers les musulmans est essentiellement due à une grande ignorance au sujet de l’Islam. Cet événement est donc une façon très honorable de répondre aux préjugés, si bien qu’il a reçu les encouragements du Premier Ministre de Queensland. Rappelons que les musulmans de France sont également la cible d’idées reçues, un plaidoyer pour les musulmans a d’ailleurs été publié il y a quelques jours.

Rentrée 2014 : des préjugés à la diabolisation de l’Islam dans les manuels scolaires

En cette rentrée scolaire, il est intéressant de se pencher sur ce que transmettent les écoles au sujet de l’Islam. C’est cette question que ce sont récemment posés une sociologue et un historien, Béatrice Mabilon et François Durpaire. Retour sur cette étude publiée par le Nouvel Observateur et sur une éventuelle explication.

L’Islam religion de « terreur » 

L’étude menée par ces deux chercheurs a été effectuée dans les manuels d’Histoire de Seconde générale, Première et Terminale des éditions Hatier, Hachette et Nathan. D’après cette analyse, l’Islam des manuels scolaires présente le musulman comme un « terroriste potentiel ». Cette idée est notamment véhiculée par le biais des termes associés au mot Islam.

En effet, le vocabulaire corrélé à l’Islam dans ces manuels scolaires sont : « attentats », « terrorisme », « guerre », « 11 septembre » ou encore « Al Qaïda ». En bref, que de termes qui transforment le musulman en une véritable figure de terreur et qui caractérisent l’Islam de religion violente. Les manuels scolaires d’Histoire présentent donc l’Islam et les musulmans de manière péjorative et totalement biaisée.

Dans les ouvrages de Première, le musulman est également catalogué puisqu’il est présenté comme un être immoral et violent. Les chercheurs soulignent en ce sens que « les corrélats « affectifs » implicites de l‘islam sont donc polygamie, patriarcat, viol, voile, contraintes, terrorisme, armes, mort, attentats ». Les manuels scolaires véhiculent donc cette idée de manière forte : l’Islam serait synonyme de terreur, bien que cette affirmation ne soit pas explicitement exposée.

Dresser un portrait biaisé pour mieux se justifier

Nous pouvons nous interroger sur le pourquoi de ces fausses idées au sujet de l’Islam et des musulmans. Or, accuser une personne à tort pour ensuite pouvoir lui nuire en toute impunité fait partie des vices de l’humanité. Depuis des siècles, les dictateurs et chefs d’Etat agissent de la sorte : diaboliser l’ennemi pour mieux lutter contre lui.

En effet, la diabolisation est un procédé consistant à « donner une forte connotation négative à une idée, un groupe ou un individu, de sorte que sa seule évocation suscite une réaction de rejet ». N’est-ce pas là une explication à ce portrait totalement biaisé de l’Islam et des musulmans ?

En dressant un portrait aussi péjoratif des musulmans, la France justifie son rejet de l’Islam. Passer par les manuels scolaires est une stratégie bien réfléchie dans le but d’ancrer dans les esprits que l’Islam est un danger. Bien que cela ne soit pas forcément la pensée des lycéens, ces derniers sont inconsciemment manipulés. Le glissement sémantique ou l’association de termes entre l’Islam et la terreur est une technique de diabolisation, telles que l’amalgame ou la dévalorisation.

La diabolisation peut être volontaire ou non, mais étant donné les techniques utilisées contre les musulmans – glissement sémantique, dévalorisation et amalgame – il est difficile de ne pas mettre la France sur le banc des accusés. Notons que le procédé de la diabolisation serait né en 1486 avec les « sorcières » qui jusqu’alors étaient considérées comme superstitieuses et qui sont devenues l’incarnation du diable, d’où le nom du procédé.

Cette stratégie observable à travers l’étude des manuels scolaires nous amène à nous interroger sur ce qu’apprennent les non musulmans à notre sujet et comment déconstruire toutes ces idées alors que c’est l’école même qui les a inculquées.