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International : Qui reconnaît la Palestine?


Alors que nous évoquions récemment les honteuses attaques des forces israëliennes au sein de la mosquée d’Al Aqsa ainsi que les innombrables provocations, il semble intéressant de faire le point sur la situation en Palestine et sur les pays qui soutiennent cette nation persécutée.

Des pays qui reconnaissent la Palestine à petits pas…

La reconnaissance de l’Etat de Palestine est une longue route : certains pays l’ont emprunté avant 1990 alors que d’autres l’ont fait tout récemment. Le Parlement britannique a en effet, reconnu symboliquement la Palestine lundi 13 octobre dernier (sans pour autant l’officialiser), une semaine après la reconnaissance officielle faite par la Suède.
C’est à Alger, que le Conseil national palestinien adopte le 15 novembre 1988 lors de sa dix-neuvième session la déclaration d’indépendance de la Palestine. Dès lors, s’en suit une série de reconnaissance de la quasi totalité des pays arabes et africains ainsi que ceux du bloc des non-alignés et du bloc Soviétique tels que l’Angola, l’Indonésie ou encore la Russie et le Vietnam. C’est plus de 82 pays qui reconnaissent dès 1988 l’Etat de Palestine.
Il faudra attendre les années 2000 pour voir une nouvelle vague de reconnaissance venue d’Amérique Latine incluant le Venezuela, l’Argentine ou encore le Pérou.
Au total, ce sont 135 pays qui ont reconnu la Palestine à l’heure actuelle. Cela dit, aucun pays en étant membre de l’Union Européenne n’a reconnu la Palestine mis à part la Suède le mois dernier. Une situation plutôt paradoxale lorsque l’on prend en compte que ce sont les premiers pays à prôner les droits de l’homme qui demeurent indifférents face à l’injustice, la répression et le génocide visant les palestiniens.

A l’appel pour une reconnaissance de cet Etat

La question de la reconnaissance de l’Etat Palestinien a été relancée en Europe depuis que la Suède a franchi le pas. C’est ainsi qu’en France, la gauche de la gauche fait pression sur le gouvernement pour faire voter la reconnaissance de cet Etat. En effet, d’après le journal Le Monde, deux textes de parlementaires de gauche demandant la reconnaissance de la Palestine devraient être déposés dans les prochaines semaines.
Ce document « affirme solennellement son attachement au principe d’un Etat Palestinien viable, vivant en paix aux côtés de l’Etat d’Israël [et] exprime le souhait que la France reconnaisse l’Etat Palestinien souverain et démocratique ». Le texte dénonce par ailleurs « la poursuite illégale de la colonisation dans les territoires palestiniens qui mine la viabilité d’un futur Etat palestinien ». En effet, les colons israéliens occupent non seulement le territoire palestinien mais nuisent également à la population et empêchent la création d’un état palestinien viable. Une situation déplorable que dénonce enfin un texte émanant de politiques français. Le Sénat examinera la proposition le 11 décembre prochain, en espérant que ce dernier aboutisse à une reconnaissance de l’Etat Palestinien par le gouvernement français, seul habilité à émettre cette reconnaissance.
Parallèlement à cela, l’Union Européenne a aussi franchi le pas en appelant à reconnaître la Palestine. Federica Mogherini, Haut Représentant de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a demandé cette reconnaissance suite à la multiplication des violences à Jérusalem-Est. En déplacement à Gaza samedi, la chef de la diplomatie de l’Union Européenne a affirmé la nécessité d’avoir un Etat palestinien. Lors d’une conférence de presse aux côtés de Benjamin Netanyahou, la femme politique italienne a déclaré : « Il faut un Etat palestinien, c’est l’objectif, et cette position est partagée par toute l’UE ». L’Union Européenne semble donc progressivement emprunter la voie de la reconnaissance de la Palestine. Encore faut-il que ces idées soient véritablement défendues et qu’elles ne constituent pas une illusion supplémentaire.
Qu’Allah assiste et secoure nos frères et sœurs opprimés. Qu’Il accorde la victoire aux musulmans du monde entier.

« État islamique » : le conflit s’internationalise


En août, face à la progression aussi soudaine que fulgurante de l’EI, l’Union européenne s’était entendue sur le fait que certains pays membres répondraient favorablement à la demande d’armement des forces de sécurité kurdes, comme la France ou la Grande-Bretagne.

Bien huilée, la situation évolue de jour en jour

Les USA et leurs alliés arabes ont mené ce mardi près de 20 frappes dans le nord de la Syrie, contre des positions présumées de Daech. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) parle d’une vingtaine de morts. Des frappes ont également été menées à la frontière de l’Irak.
Par Daech, nous entendons également l’EIIL (État islamique en Irak et au Levant), ou encore Dawla, ou Isis (Islamic State in Irak and Syria), tous ces acronymes désignant la même entité. C’est dans l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 que l’organisation connue aujourd’hui trouve ses racines : une fois encore, le « monstre s’est retourné contre son géniteur ». En 2013, l’EI s’émancipe d’Al-Qaïda et s’engage dans la conquête territoriale de l’Irak et du Cham.
A l’appui de trois vidéos dont la mise en scène et l’authenticité sont largement contestées, Daech revendique l’assassinat de trois otages : deux américains, James Foley et Steven Sotloff, ainsi que le britannique David Haines. Nous n’y voyons pas les meurtres, mais les images des cadavres sensés avoir été décapités au couteau par un individu masqué, suspecté dans les médias d’être un ressortissant britannique.
En attendant, ce sont des dizaines de milliers de réfugiés kurdes qui ont franchi la frontière entre la Syrie et la Turquie, après la prise d’une soixantaine de villages par l’EIIL. Si en août, le vice premier ministre turc craignait « la possibilité d’un exode en provenance de l’extérieur » à propos des Yézidis, le scénario actuel semble bien plus catastrophique en terme de déplacement humain et d’exode massif. Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés évoque l’arrivée possible de « centaines de milliers » de personnes supplémentaires.

La France menacée

La France, membre de la coalition, n’a pour l’instant frappé qu’une fois. Vendredi dernier, les Rafale français auraient détruit un dépôt logistique. Ils poursuivent leurs « missions de surveillance et d’identification » pour « repérer des cibles de nature à empêcher, enrayer, les forces de l’État islamique, et permettre aux forces au sol de reconquérir du terrain », a expliqué le ministre de la Défense.
Alors que les leaders d’ISIS ont appelé leurs supporters à travers le monde à la vengeance et aux représailles, un touriste français en Algérie aurait été pris en otage dans la région de Tizi Ouzou par un groupe armé. Menacé d’être exécuté, l’homme qui se prénomme Hervé Gourdel demande au président français dans une vidéo de cesser son offensive en Irak.
Interrogé, Manuel Valls restait ferme sur ses positions : « La France est une grande nation qui assume totalement ses responsabilités ». « Ces frappes, cet engagement vont évidemment se poursuivre », a-t-il ajouté, aucune négociation n’aura donc lieu.
Alors que François Hollande fait face à sa popularité en déclin dans son propre pays, cet énième engagement militaire est contesté, notamment après des années d’une ligne politique « prudente » à l’égard des conflits syriens et palestiniens. Par ailleurs, l’internationalisation du conflit laisse à craindre le regain d’une vieille rancœur à l’égard du monde musulman via ses « djihadistes » fantasmés ou bien réels, justifiant l’invasion plus profonde d’un Moyen-Orient devenu bourbier géopolitique. Déjà, les musulmans d’Europe sont visés et appelés à s’élever contre les agissements de l’EI, dont pourtant ils n’appartiennent pas de près ou de loin. Alors qu’ils étaient supposés n’importer aucun conflit, on attend désormais d’eux qu’ils se sentent concernés.