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France : Témoignage d’une gérante d’école parentale musulmane à Roubaix


L’équipe de Ajib.fr a eu l’opportunité de s’entretenir avec une des responsables d’une école parentale, située à Roubaix. Alexandra, convertie à l’islam, est une maman qui, avec une autre sœur convertie, a décidé d’ouvrir une école parentale en 2012. Aujourd’hui, l’école accueille plus d’une vingtaine d’élèves.
Avant de créer cette école, vous avez monté l’association Grandir Simplement. Puis, vous avez fondé une école parentale. Racontez-nous les prémisses de cette aventure ?
Ce fut une très longue aventure mashaALlah, avec un but précis, ouvrir une école qui permettrait à nos enfants d’évoluer, d’apprendre dans un environnement sain, avec les valeurs de l’Islam . Sur notre chemin, nous avons rencontré beaucoup de difficultés, d’épreuves, mais pas là où on les attendait forcément. Les instances publiques ne nous ont posé aucun problème , nous avons suivi les consignes à la lettre (normes de sécurité, accessibilité, commission rogatoire etc…).
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez décidé d’ouvrir une école parentale ?
J’ai envie d’enlever le mot « parentale » maintenant car nous sommes loin du projet initial, les gens préfèrent juste payer un service, rares sont les parents bénévoles, et des parents préfèrent simplement déposer leurs enfants. Toutefois, ce sont leurs cotisations qui permettent de payer le loyer, et les frais.
Notre première idée était que l’on soit des parents regroupés avec le même désir d’éduquer ensemble nos enfants en se répartissant les tâches en fonction de nos compétences (ménage, administratif, enseignement) mais ce fut un fiasco, et nous avons donc dû renoncer à cette dynamique, et de ce fait,  les cotisations ont explosé car nous avons dû embaucher du personnel pour palier à cela.
Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs qu’est-ce qu’une école parentale ?
Une école parentale c’est une école régie par les parents, qui paient, mais aussi qui participent au quotidien par des tâches spécifiques comme je l’ai expliqué à la question précédente.
En quoi votre école est différente des autres établissements publics, et des établissements privés musulmans ?
Nous utilisons la pédagogie Montessori, une approche particulière :  l’enfant est moins, voire, pas du tout formaté. Cela le rend curieux, avide de savoir, et les apprentissages se fixent mieux étant donné qu’il y a beaucoup plus de manipulations.
Vous proposez également un enseignement religieux et des cours d’arabe ? 
Oui. Il y a en effet un enseignement religieux, mais sur demande des familles. Nous proposons également des cours d’arabe basés sur la méthode Nouraniya, de même que l’apprentissage du Coran.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la gestion de votre établissement ?
L’incompréhension. Beaucoup de familles voient en premier, une école musulmane, et on oublie que nous sommes aussi une école Montessori donc parfois ils sont un peu perdus car nous ne procédons pas avec les programmes de l’Education Nationale.
La seconde difficulté est l’aspect financier  : nous sommes en survie continue.
Avez-vous des projets d’agrandissement ?
Pas pour l’instant. Pas pour le primaire du moins, mais nous étudions déjà cette possibilité pour le collège .
Dans d’autres villes de France, il existe d’autres associations musulmanes désireuses de créer une école parentale. Quels conseils pourriez-vous leur donner ?
Dur de trouver des partenaires, des collaboratrices qui durent dans le temps. C’est triste, mais c’est un constat. Quand les familles paient beaucoup, elles ne comprennent pas pourquoi elle doivent aider encore, et quand elles ne paient pas, elles ont du mal à s’investir physiquement. Qu’Allah nous facilite ! La communauté doit comprendre qu’on a besoin de structures et d’organisations pour arriver à quelque chose.
Pour finir, quel message aimeriez-vous faire passer à la communauté, et notamment aux parents ? 
Tout le monde a besoin de se réformer et de travailler ensemble, la communication est parfois malade, et cela rend les projets fragiles. Par ailleurs, il faut aussi garder en tête que cet investissement est pour nos enfants et qu’il faut donc apprendre à dépasser outre les conflits de désaccords.

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