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Les dégâts du capitalisme


Pendant que l’on regarde sur nos iPhone les dernières applications en vogue, X 27 ans, vit à Shanghai dans l’unique pièce qu’il partage avec ses parents. Sauf que lui, il ne sait plus qui il est ni ce qu’il fait là. Parce que dans l’usine même qui produit le fameux sésame dont on ne peut plus se séparer et qui nous signale à tout moment si l’on a un nouveau message, un nouveau mail, un nouvel ami… dans cette même usine, il a chuté de quatre mètres après s’être électrocuté. Et alors que tout le monde court s’arracher le dernier modèle d’Apple, lui gît au sol en attendant les secours qui ne viendront que deux heures plus tard.
Les chiffres de la honte
Aujourd’hui, lourdement handicapé, X est à la charge totale de ses parents, épuisés par le procès intenté. Un jugement vite expédié, sans indemnité aucune. Que vaut la vie d’un homme travaillant pour moins de 30 euros par mois, quand il passe 12 heures par jour à s’éreinter sur un appareil qui en vaudra 500?
Tous esclaves de la modernité?
Que valent les vies de ces milliers d’hommes, femmes et enfants, esclaves de la société moderne? Derrière chaque objet et chaque marque si fervemment convoité, se cache une zone de non-droit qui alimente le système. Ce que le capitalisme recèle de plus destructeur est qu’il a fait de l’argent une divinité dont l’Homme est le sujet asservi. Il répand l’injustice et la malversation, exploitant les plus démunis pour habiller les plus riches. Déployant le matérialisme comme unique modèle et dans lequel se perd la conscience spirituelle de l’être humain.
Le consommateur consumé
Ce système injuste est pourtant cautionné par une importante majorité. Ceux-là même qui s’érigent contre l’empirisme occidental mais le finance allègrement. L’engrenage de la consommation: créer le besoin, générer l’envie, pousser à l’achat, recréer le besoin… telle est la cynique logique guidant les esprits capitalisés. Acheter n’est pas un acte anodin quand il accorde toujours plus de pouvoir aux magnats de l’industrie sans scrupules. Plus de sept milliards de consommateurs peuvent aisément inverser la tendance. Il est temps de se responsabiliser et de refuser la main mise d’un seul idéal imposé par une petite élite au plus grand nombre.

Les intellectuels sauront-ils se mobiliser pour éviter que, à l’aube d’un nouveau millénaire, la civilisation sombre dans la fascination et le chaos?  – Ignacio Ramonet

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